La gestion de la douleur pendant la grossesse
Pour l’Association Internationale pour l’Etude de la Douleur (AIED), la douleur est « une expérience sensorielle et émotionnelle déplaisante associée au dommage actuel ou potentiel des tissus ». La douleur est par nature très personnelle et subjective. Contrairement à la fièvre, pour laquelle un thermomètre peut indiquer si vous avez de la température, il n’y a aucune façon objective de mesurer la douleur que vous éprouvez.
Certaines grossesses peuvent être plus difficiles que d’autres, et très souvent les contractions peuvent donner des douleurs.
Les douleurs peuvent transformer le quotidien en enfer, physiquement (perte d’autonomie, fatigue) et psychologiquement.
La gestion de la douleur repose sur 5 piliers : les médicaments, la thérapie physique, l’hygiène de vie, la psychothérapie et l’autogestion.
Le premier pilier qui vient vite à l’esprit est celui des médicaments. Cependant tous les médicaments ne sont pas compatibles avec la grossesse. Pensez donc à vérifier sur le site du CRAT (Centre de Référence sur les Agents Tératogènes) si le médicament est bien conseillé avec la grossesse.
Mais à l’heure où les médicaments doivent combler tous les maux, ils ne peuvent cependant suffire si on ne les couple pas avec d’autres piliers.
La thérapie physique est aussi importante. Cela peut passer par une activité physique comme par exemple la marche, jouer avec des enfants, la danse, la piscine ou le tai-chi. Un article sur la danse a d’ailleurs été écrit sur ce site que vous trouverez ici. Quelle que soit l’activité choisie, le plus important étant que cela soit un sport doux et que vous vous sentiez heureuse dans l’activité choisie.
L’acupuncture peut aussi aider à combattre la douleur.
En effet, il semblerait que les points choisis pour appliquer les aiguilles stimulent le système nerveux central. Ainsi, des substances capables d’agir sur le muscle, sur le cerveau et sur la zone d’où provient la douleur seraient sécrétées.
Le yoga et la méditation sont également des outils. Cependant ces activités doivent être pratiquées de manière assidue pour être réellement bénéfiques.
On peut aussi utiliser différents objets chez soi, comme un grand ballon (tel qu’on peut en voir dans les cabinets de sage-femme) pour trouver une position antalgique.
Le froid ou le chaud peuvent soulager les douleurs. Mais comment savoir si on doit mettre plutôt du chaud ou du froid ? Surtout que, souvent, les informations trouvées sont contradictoires.
De façon générale, on choisira du chaud lorsque les muscles sont endoloris et tendus. La chaleur va procurer un effet relaxant sur le muscle endolori. On peut compléter ce moment de relaxation par des massages, ou encore un bain chaud. Il est déconseillé d’appliquer de la chaleur sur des inflammations. Ainsi, la chaleur peut aider à atténuer les douleurs des contractions.
Le froid quant à lui, sera choisi en cas d’inflammation aiguë, lorsque l’articulation est enflée et sensible. Dans ce cas, on privilégie la poche de glace, une bombe à effet froid, ou tout simplement un chiffon enroulé autour de glaçons, afin d’obtenir un effet engourdissant qui va alors atténuer la douleur articulaire. Il est déconseillé d’appliquer du froid sur une articulation déjà engourdie. Le froid contribue à la vasoconstriction. Ainsi, c’est le froid qui vous soulagera presque instantanément étant donné que les maux de tête sont dus à la vasodilatation. Il est donc préférable d’utiliser le froid pour une migraine et non le chaud.
Enfin, il y a la technique dite du Docteur House, se faire mal à un autre endroit pour moins ressentir la douleur initiale et occuper l’esprit. Cependant, chaque personne étant différente, le nombre endroits douloureux ressenti en même temps vont varier selon les personnes. À titre personnel, je sais que je peux localier 8 douleurs à des endroits différents.
L’hygiène de vie est un pilier tout aussi important. Que cela soit par exemple par le temps de sommeil ou la nourriture saine et équilibrée.
Si vous avez des problèmes de dos, évitez de fumer. Une étude réalisée en Finlande et publiée dans l’American Journal of Medicine a découvert que les fumeurs ont 31 % de risques en plus, de souffrir du dos. Cela s’expliquerait par le fait que les composants de la cigarette empêchent une bonne circulation du sang et les disques entre les vertèbres s’abîment.
La psychothérapie peut être dans certains cas également utile. La grossesse pouvant faire revenir à la surface un vécu ou créer des projections. De plus, le mental et le physique étant intimement lié, l’un influe sur l’autre et réciproquement. La sophrologie, l’hypnose peuvent aussi être des outils intéressants pour combattre la douleur.
Évitez cependant l’électro-stimulation déconseillée pendant la grossesse.
Enfin, dans cette continuité, l’autogestion est également importante pour aider à prendre le contrôle de sa douleur ou du moins, l’atténuer.
Voici d’autres petites astuces :
Un groupe de chercheurs de l’université de Keelde assure que dire quelques gros mots de temps en temps aide à augmenter notre tolérance à la douleur. Bien évidemment, cet effet est vérifiable uniquement si la personne n’a pas pour habitude de dire des grossièretés, car si c’est une habitude chez elle, le langage par les gros mots ne sert plus à exprimer ses émotions.
Évitez aussi d’être seul ou de parler trop de sa douleur. Des études montrent que dans ces cas, la douleur est encore plus présente chez la personne. Curieusement, quand une personne se sent abandonnée (soit par un groupe social, par la famille ou par son conjoint), les zones cérébrales qui s’activent pendant une douleur physique réelle, se réveillent aussi dans ces moments. En fait, cela s’expliquerait par le fait que la douleur est plus une émotion qu’une sensation. Voilà pourquoi, on peut entendre dire que les personnes qui souffrent souvent de douleurs ne devraient pas en parler continuellement, ni se murer dans leurs douleurs, qu’elles soient physiques ou émotionnelles.
Écouter de la musique peut aussi aider. De manière générale, toute activité permettant au cerveau de se focaliser sur autre chose que la douleur est bénéfique (jeux de société, jeux vidéo, musique, cuisine, couture…)
Mieux gérer sa douleur est un processus de longue haleine. Rappelez-vous que dans la fable de La Fontaine, la tortue gagne la course par ses efforts lents, mais réguliers.
N’abandonnez donc pas et essayer du mieux possible de voir le positif afin que votre esprit se concentre dessus.
Pour finir, d’autres astuces pour soulager les contractions sont expliquées sur la vidéo ci-dessous.
Commentaire Facebook